Petite mission en solitaire...

Le temple Meiji-jingu....Keiji y avait passé toutes les fêtes de son enfance, avec son père. C’était le temple qui se trouvait le plus prêt de chez lui...et malgré cela, il était maintenant difficile pour Keiji de le voir autrement, de se rappeler de ce dont il avait l’air avant tout ce carnage. En ces temps où le temple vibrait au rythme des rires des enfants et des prières de prêtresses, en ce temps où les arbres regorgeaient de feuilles pleines de vies et de fleurs aux couleurs éclatantes. Maintenant, tout n’était plus que désolation et amertume. Le sol noirci par les incendies qui avaient ravagé le temple, les arbres rabougris dû au manque de soleil, et le temple terne, au loin, qui se détachait contre le ciel couvert par ce maudit nuage de poussière qui avait rendu la tâche des Kuros encore plus évidente...

Keiji s’avança en silence dans le temple. Il était parti en « mission », en solo. Ça lui arrivait souvent, en fait. Les combattants de Bakuro étaient séparés en deux catégories : ceux qui ignoraient tout de ces escapades et ceux qui étaient au courant. Et dans ceux-ci, ceux qui s’en moquaient et les autres, qui trouvaient cela bien trop immature et stupide. Mais Keiji était probablement le meilleur combattant parmi eux...et il n’avait que très rarement subi de blessures. Alors pourquoi s’inquiéter? Il ne faisait que repousser encore davantage l’envahisseur. Il avait pris cet habitude et ceux qui le voyaient partir ne disait plus rien, maintenant. C'était rendu coutumier de demander où était Keiji, et de se voir répondre qu'il était « sorti»...

Un bruit de bruissement de feuille, derrière lui, le fit grincer des dents. Heureusement qu’il n’était pas en mode chasse...sa proie en aurait probablement profité pour filer. Sans même se retourner, il arrêta simplement d'avancer puis, après quelques minutes de silence, il lança de son ton coutumier:

« Ça va, tu peux sortir, t’es grillée! »

[H-RP : Waaa O.O" Je m'en suis bien sorti finalement, j'espère que ça va rester ainsi ou encore mieux, s'améliorer... xD]
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Comme à son habitude, lors des sorties de Keiji, la jeune fille le regardait par sa lunette de visée. Sa longue portée lui permettait de la regarder au loin en restant dans la tour ou tout autre bâtiment plus ou moins sécuritaires dans les alentours. Aujourd'hui, sa victime était parti en direction d'un temple, le temple Meiji-jingu si sa mémoire était bonne. Ce qui était différent de d'habitude, bien que ce n'était pas le première fois, Emiko l'avait suivit le plus discrètement qu'elle pouvait le faire. Elle avait apportée que son gros fusil et avait laissée l'autre dans ses quartiers dans la tour. Le décors était malheureusement triste, rien de bien nouveau. Seule le rouge des vêtements de Keiji se démarquait dans la vision d'Emi. Du moins, il faisait plutôt lumineux, sûrement un bout plus mince du nuage de poussière, ce qui n'était pas trop mal. Étrangement, cette zone n'était pas la pire, des plantes étranges y poussaient pareil et l'air n'était pas si cendreuse comme en certains autres lieux.

Emiko faisait partie des personnes qui connaissaient bien leur chef de clan, si ce n'était pas celle qui le connaissait le plus... Il était plutôt solitaire comme elle-même, c'était peut-être pour ça qu'elle s'y attachait. Bien que ce n'était pas super évident de se camoufler avec sa pièce énorme de métal dans le dos, Emi s'en sortait bien, certes elle se faisait repérer de temps en temps, mais ce n'était pas si grave après tout... De plus, elle avait une excuse, elle le protégeait tout comme elle le fait lors des sorties de groupe en mission. Cette fois encore, elle devrait se trouver une excuse... Elle avait accrochée un petit paquet de feuilles mortes entassées sur le coin d'une petite palissade dont elle s'était cachée derrière. Elle garda le silence et arrêta tout mouvement, ce qui encore une fois, ne changerait absolument rien. Le jeune homme lui déclara qu'elle était repérée et qu'elle pouvait bien se montrer... Elle sorti de sa cachette et marcha vers lui la tête un peu basse.

- "Meh, comment tu fais pour entendre le moindre son!"

Elle s'arrêta devant lui et trouva le moyen de sourire comme toujours, elle jouait l'innocente, bien que sa lui allait plutôt bien. Elle regarda ensuite la scène qui s'étalait devant elle, ou plutôt derrière Keiji, qui consistait du temple. Il n'était pas si moche que l'on pourrait penser, il y avait bien pire comme immeuble dans les environs.

- "Ke-chan, il a une signification pour toi ce temple?"

C'était carrément pour changer de sujet, mais c'était le but recherché, après tout qu'allait t-il faire de plus cette fois-ci? Elle n'y pensa pas vraiment longtemps. Elle tenta de s'imaginer ce qu'il y avait dans le temple, normalement, il y avait des ressources bien utiles dans les temples que le clan était passé.

Restant dans la même position qu'il avait gardé pendant les dernières minutes, il attendit que la fautive vienne le rejoindre sur place. Lorsqu'elle fut assez près, il se tourna vers elle avec une expression neutre sur le visage, le même genre d'expression qu'il avait toujours autour des gens. Pas de sourire, rien. Il avait l'habitude de ne pas exprimer ses émotions...On aurait presque pu penser qu'il était fâché. Mais en fait, il trouvait la situation plutôt comique. Emiko s'avérait être très douée lorsqu'elle restait dans son champ d'expertise, c'est-à-dire le longue distance...mais lorsqu'elle devait œuvrer à plus courte distance, elle pouvait commettre des erreurs assez comiques...ou catastrophiques, selon le cas.

Keiji jeta un regard sur la masse de métal qu’Emiko transportait. Il était toujours étonné de voir comment elle arrivait à faire passer ça pour une tâche facile...et aussi à quel point elle manquait de force pour les autres tâches qu’elle devait accomplir. Un sourire presque imperceptible arriva cependant à percer sous le masque d’indifférence que portait le jeune homme.

« Des longues année d’entraînement, j’imagine. »

Il haussa les épaules.

« Mais il faut dire que tu n’es pas très discrète non plus. Tu sais, bien évaluer son environnement peut être vital dans la chasse aux Kuros. Le moindre bruit peut te faire repérer...et ça peut t’être fatal. »

Non pas que c’était le genre de Keiji de faire de l’humour...c’était le genre de conseils qu’il prodiguait sans arrêt aux aspirants combattants. Il fallait surtout éviter que ceux-ci se mettent à courir partout en faisant du bruit, devenant la cible des Kuros.

« Et puis, je suis certain que ce n’est pas la première fois que tu me suis lorsque je sors, hein ? »

Cette fois, l’amusant fut perceptible dans le ton de sa voix.

« Je ne te ferai pas de commentaire du genre « tu dois rester en sécurité au Q.G », puisqu’évidemment, moi je ne suis pas cette règle... »

Le blond commença à marcher en direction du temple, sans rien dire. À la question d’Emiko, question qu’elle avait évidemment posée pour changer de sujet, il réfléchit pendant une longue minute avant de lui donner une réponse.

« Et bien, c’est le temple où je venais toujours quand j’étais enfant. C’est là que j’ai passé tous les nouvels ans avec mon père...j’ai assisté à quelques festivals ici, du temps où j’étais au collège. Mis à part ça, il n’y a rien de bien particulier dans ce temple. Pourquoi la question ? »

En reposant son regard sur le jeune homme devant elle, Emiko suivit son regard qui lui, focussait sur l'arme dans son dos. Même qu'il alla jusqu'à faire une remarque sur l'étrange fait que Emi se promenait sans cesse avec ça dans le dos. Il haussa les épaules tandis que sa protégée replaça la bandoulière de l'arme en question. Elle lui grimaça à sa deuxième phrase, elle réagissait souvent comme ça quand quelqu'un lui faisait un peu la morale sur ce qui était vraie. Peu importe, elle le prit avec sourire et lui répliqua avec humour, bien que...

- "Ce n'est pas grave, tu vas venir me sauver dans ce moment fatal là!"

Elle rit à ce que Keiji lui dit avec un ton plus drôle que normalement.

- "Mais si c'est la première fois! Que tu te décides à me faire sortir!"

Elle alla ensuite rejoindre Keiji qui se dirigeait vers le temple qu'il prit une bonne minute avant de sortir sa réponse à la question de Emiko. Finalement, ce n'était pas la pire diversion qu'elle aurait pu lui sortir, même qu'elle en avait appris un peu plus sur la vie de son sauveur. Ils arrivèrent à la porte et Emiko lui ouvrit lentement en restant cachée un peu derrière, des fois qu'il y aurait un ou plusieurs Kuros à l'intérieur.

- "Je dirais que ce n'était que pour mieux te connaitre?"

Il n'y avait aucun mouvement dans l'angle de vue que procurait la craque de la porte. C'était une bonne nouvelle. Bien que ça ne voulait pas dire grand chose. C'est mieux d'avoir un Kuro visible qu'un que l'on en voit pas et qui peut nous sauter dessus à tout moment.

Le blond se tut quelques instants, prenant une expression grave. La réplique d’Emiko était du genre qu’il ne prenait pas à la légère... « Avec les grands pouvoirs, les grandes responsabilités », dit-on... et bien Keiji comprenait parfaitement le sens de cet adage. Étant lui-même à la tête d’un groupe de survivant, il devait en assurer la protection...et lorsque les gens auxquels ils tenaient se reposaient trop sur lui, ça en devenait pesant...

« Tu ne pourras pas toujours compter sur moi, tu sais. Je ne serai pas toujours là pour garder tes arrières, alors fait attention. »

C’était le genre de commentaire qui voulait dire « je ne veux pas qu’il t’arrive malheur ! » ...mais Keiji ne disait jamais ce genre de choses clairement. Il en était presque virtuellement incapable. C’était contre toute sa psychologie et son orgueil. Keiji se racla la gorge et écouta la réponse d’Emiko. Sautant sur la diversion et changeant de sujet afin d’éviter d’avoir à s’étendre sur ses sentiments, il taquina sa coéquipière.

« Ah bon ? » fit-il sur le même ton amusé qu’il n’employait que très rarement. « Tu veux dire que tu restais toujours au Q.G ? Très impressionnant, et merci du conseil ! La prochaine fois, je me débrouillerai pour te semer en me rendant plus loin... »

À la question que lui avait renvoyé Keiji, la jeune fille lui donna une réponse surprenante...« Pour mieux le connaître ? » ... c’était inattendu, ça !

« C’est ton territoire que tu devrais tenter de connaître, pas moi...cela relève du domaine de l’inintéressant, vois-tu.... »

Lorsqu’il s’agissait de lui-même, Keiji était plutôt élusif. Il détestait qu’on s’intéresse trop à lui alors que des gens mourraient encore, « dehors. »

Le jeune homme laissa Emiko prendre l’initiative de tâter le terrain du temple. Après tout, ça pouvait être une bonne façon de voir si elle avait progressé...ils n’avaient pas effectué de missions ensembles depuis un bon moment, de toute façon. Mis à part l’entraînement, cela va de soit. Comme elle ne recula pas de façon impulsive ou ne fit aucun geste pour se placer en position défensive, Keiji en déduisit que la voie était libre.

« Je vais me fier sur ton jugement, pour celle-là ! » Déclara-t-il en poussant l’un de battants de la porte et en pénétrant dans le temple de manière silencieuse. Si jamais Emiko avait mal évaluer la situation, il devrait faire face à des Kuros enragés...ce qui ne fut pas le cas. À l’intérieur, c’était si sombre qu’on avait peine à voir où on mettait les pieds. Le peu de lumière qui pénétrait dans le temple par la porte ouverte semblait insuffisante pour dissiper les ténèbres. Mais il ne semblait pas y avoir âme qui vive.Keiji soupira.

« C’est bien ce que je pensais...nous avions fait le « ménage » il ya de cela quelques années... mais les Kuros sont coriaces, ils repoussent comme de la mauvaise herbe qu’on arrache... »

Keiji s’aventura dans les profondeurs du temple, certain qu’Emiko allait le suivre. Il se mit à tâtonner sur les murs afin de trouver les volets à ouvrir, afin d’éclairer un peu leur passage. Il n’y avait pas bruit dans le lieu sacré...ou du moins, c’est ce qu’il paraissait.

Un peu silencieuse, mais restant quand même souriante, elle écouta Keiji qui jouait l'anti-héros malgré lui. Ce n'était jamais facile de tirer les sentiments "rares" de son chef. Mais bon, elle ne ferait pas durer cette conversation inutilement puisque de toute façon, ça ne menait pas à grand chose. Le temple était tranquille lui, aucun son n'en émanait. C'était peut-être une bonne chose... Ou pas. Le duo était bien plus facilement repérable car il était bruyant. Quand bien que même, Emi rit à la réponse de Keiji de quoi il allait pouvoir la semer en allant plus loin. Presque surprenant, mais Emi n'en fit aucun cas. Elle se dit qu'il n'oserait même pas, à exceptions près.

- "Tu peux toujours courir, j'ai quand même une portée de 6800 mètres... Je peux te suivre comme une fourmis!"

Par contre elle n'aimait pas vraiment la réponse suivante de Keiji. En quoi était t-il si inintéressant... Mystère, mais ce qui était sûr, c'était que pour Emi, il représentait une couleur, il embellissait la planète et c'était déjà bien suffisant pour être classé comme intéressant. Dans un monde si noir, la jeune fille avait besoin de ce genre chose, cela la faisait rêver, c'était sa raison de continuer. S'il n'y aurait plus rien, mais vraiment plus rien, elle n'avancerait pas. On ne peut pas faire de couleur avec du noir. C'est pour cette raison qu'elle grimaça à Keiji.

- "Si tu ne t'intéresse pas à toi-même c'est ton choix, mais moi, tu m'intéresse. Et de plus, c'est bien de se connaitre mutuellement, car ça améliore le potentiel de l'équipe en combat."

Surprenant, c'est ce qu'Emiko se dit après avoir fait une telle déclaration, c'est qu'elle pouvait être intelligente des fois! Après ses quelques mots,c'était un peu trop dur pour elle de garder son sourire caché, elle n'en était juste pas capable. De plus, il renvoyait que connaitre le terrain était mieux. Et bien pas pour elle. Connaitre le territoire sans motivation c'est pire que d'être motivé et de savoir la géographie du coin.

Lentement, Keiji pénétra dans le temple pendant que la jeune fille le regarda au début puis le suivit et entra à son tour. C'était si sombre qu'Emi retira son bandeau qui cachait son oeil. C'était son oeil de vision nocturne, qu'elle utilisait pour tirer la nuit car son oeil était habitué au noir et était plus performant que l'autre car il était quasi recouvert en permanence. Elle se prépara ensuite à se battre, elle fit juste pivoter son fusil an bandoulière de façon à tirer avec, comme une guitare. Les volets que Keiji ouvrait ne changeait pas radicalement l'intensité lumineuse de l'intérieur du temple, mais ça aidait déjà pas mal. Seul les pas assez silencieux du duo résonnaient dans le temple. Emi se maudissait pareil de ne pas avoir brandit son pistolet qui serait bien plus efficace présentement...

- "Tu crois qu'on va avoir de mauvaises surprises? J'ai oublié mon pistolet..."

Qu'elle lui chuchota presque, pour ne pas faire trop de bruits. C'était un peu épeurant comme situation, cela arrivait rarement qu'Emi se trouvait en première ligne ou même en seconde, elle passait le plus claire de son temps en arrière, bien loin de tout danger. Elle suivait ainsi Keiji de proche, en aucun cas elle voudrait se retrouver seule ici...

Un mince sourire se dessina sur les lèvres de Keiji. C’était toujours comme ça avec Emiko, il fallait toujours argumenter jusqu’ à avoir le dernier mot, elle aimait vraiment faire valoir son point. C’était l’une de ses qualités. Lorsqu’elle avait quelque chose en tête, elle n’en démordait pas.

« Ahaha, je vois. Excellent. Mais bon, tu ne sais pas jusqu’à où je peut aller. »

C’était plutôt une menace en l’air. Keiji ne partait jamais bien loin, il rechignait à laisser le Q.G sans surveillance trop longtemps. Les seules sorties vraiment lointaines qu’il s’autorisait, c’était lorsqu’il y avait une mission vraiment importante qui nécessitait de partir pendant plusieurs jours...auquel cas, il était énervé et vraiment antisocial, ne cessant de penser aux gens qu’il avait laissé derrière. Même s’il les savait en très bonne compagnie, des autres combattants, il ne pouvait s’empêcher souffrir de son complexe du héro...cela datait de la mort de son père...

Il écouta la réponse d’Emiko puis un réel sourire apparut sur ses lèves...bon, il fut noyé dans les ténèbres de l’endroit, mais tout de même. L’un des rares sourires que Keiji se permettait, c’était un jour à marquer d’une pierre blanche.

« Oui, je te concède ceci. Tu as raison pour le travail d’équipe. »

Il ne souffla plus mot, se contentant d’ouvrir les volets et de sonder le sanctuaire avec toute la concentration qu’il possédait. Un bruit de bois qui grince, peut-être à l’étage...deux hypothèses s‘imposaient comme plus probables : soit le bois était pourri, soit il s’agissait d’un ou plusieurs Kuros.

Les nappes de lumières projetées par les ouvertures dans le mur éclairaient faiblement le sol où se dessinaient des traces sombres d’une teinte rouge. Keiji se pencha et toucha le plancher poussiéreux du bout des doigts. Il leva sa main dans la faible lumière et ce qui découvrit ne fit que confirmer la deuxième hypothèse. Son air se teinta d’une nuance de rage.

« Du sang. Et c’est tout frais. »

Il leva la tête vers Emiko, écoutant sa question chuchotée en même temps qu’il écoutait les bruits dans le temple.

« Des surprises ? Pas vraiment...probablement une bande de K-2, si je me fis au sang... » un bruit sourd se fit entendre derrière la jeune fille : un bruit de bois qu’on défonce. Un pan du plafond qui vole en éclat...et une chose violacée qui tombe du plafond. « BAISSE-TOI !!!!! »

Se fiant sur les réflexes de sa coéquipère, il effectua le meilleur saut que le plafond du temple pouvait lui permettre, passa par dessus la victime potentielle de la créature et exécuta un vif mouvement de katana. Un bras violacé tomba au sol et une giclée de sang aspergea les murs, les deux combattants et le monstre qui poussa un déchirant cri de douleur et de rageé Ses yeux injectés de sang fixaient l’être qui l’avait privé d’une proie facile avec l’envie de tuer...un regard assoiffé de sang que le jeune chef était habitué de soutenir. Il n’avait pas pu faire mieux, vu l’espace réduit que lui procurait le temple, et Emiko qui se trouvait à une minuscule distance de lui.

L'atmosphère ne plaisait vraiment pas à Emiko, c'était vraiment trop tranquille et comme de fait, l'élément déclencheur du film arrivait. Keiji se pencha et trempa ses doigts dans une substance étrange qui ruisselait sur le sol. Et comme il se fallait bien d'une réponse de Keiji qui tâtait le sang, il venait appuyer le fait que Emiko faisait bien de s'en faire, car oui, il y en aurait, des mauvaises surprises, mais c'était JUSTE une bande de K-2... Déjà en mode alarme, les sons de Keiji se firent instantanément entendre et Emiko se pencha et répondit assez énergiquement.

- "Juste ça? Une bande de K-2, franchement, tu aurais pu trouver mieux!"

Keiji fit de belles prouesses pour sauver Emiko qui s'était penchée, malgré l'endroit restreint, il réussit à couper le bras du monstre. Histoire de ne pas gêner Keiji, Emiko fit un saut en arrière en évitant une planche qui, avoir restée-là, lui aurait tomber sur la tête violemment. Elle porta son snipeur à son œil et débuta sa séquence de vise, il fallait qu'elle tire sur le monstre tout en évitant d'entrainer la vie de Keiji au passage. Ce n'était pas la pire difficultée de sa vie, mais elle était tellement sous l'adrénaline intense qu'elle en vibrait presque, les murs disparaissaient de sa vue, seul le Kuro et Keiji était dans sa vision, le reste en était flou.

Elle se concentra rapidement comme une professionnelle et tira, un long bruit résonna dans la pièce, un bruit épouvantablement sourd et grave à la fois, une explosion et le bruit de crissement assourdissent d'une lame sur un tableau. La décapitation ici fut violente, à une telle distance, il n'y avait pas grand chose qui restait intacte, la pauvre créature qui avait sautée du plafond, un deuxième K-2, s'est retrouvé avec la surprise de sa vie, sa tête en ayant payée le prix. La masse violacé et affreuse s'écroula au sol, lapidée. Le reste de la balle avait dévié dans le mur.

- "J'avais oublié, tu parlais bien d'une bande..."

Comme de fait, une bande n'est souvent pas composé de un ni de deux membres, mais de plusieurs. Un troisième K-2 arrivait lentement derrière Emiko, bien que pas très discret, Emiko prit du temps avant de l'entendre, Keiji faisait gravement crier la bête à deux mètres d'elle. Emi se retourna et recula lentement pour se retrouver dos à dos avec Keiji.

Déjà plongé tête première dans l’action, Keiji se reposa sur les aptitudes de survie de sa coéquipière pour régler complètement et irrémédiablement son compte au monstre qui voulait faire d’eux son quatre-heures. Le monstre était déjà dans un état de rage intense dû à la perte de son bras. La douleur et la soif de sang le rendait plus dangereux qu’un Kuro ordinaire mais Keiji ne s’inquiétait pas outre mesure.

Il opta pour une position balancée et dans un geste plutôt gracieux, abattit son katana sur le cou du monstre, le coupant d’un coup sec. Une cascade de sang en giclant, propulsé par le corps qui, soutenu par ses dernières réserves de vie, tenait toujours debout.

Tout ça n’avait duré que quelques secondes à peine. En ce bref intervalle, Keiji avait terminé sa besogne et s’apprêtait à se tourner vers Emiko lorsqu’un violent bruit éclata à ses oreilles, l’assourdissant pendant plusieurs secondes. Le guerrier ressentit la désagréable sensation du sang visqueux et de la chair brûlée explosé à son visage. Les yeux écarquillé, il regarda le cadavre de Kuro tomber par le trou du plafond, sans tête. Enfin, la tête, c’était ce que Keiji avait sur le visage. Il ne fit même pas un geste pour retirer tout le sang qui lui salissait le visage, les cheveux et les vêtements. Il était encore en situation de combat, il ne fallait pas baisser sa garde pour des futilités.

Le blond ferma les yeux, tentant de chasser le sifflement qui résonnait à ses oreilles de manière très désagréable, l’empêchant d’entendre pleinement les bruits des son environnement. Il n’était pas très friand de cet handicap...il ne pourrait pas entendre les Kuros venir, en plus de ne pas bien les voir dans la noirceur environnante.

« Je te remercierai quand mes oreilles auront cessé de sciller. » fit-il sans grande expression. Après tout, sauver la vie des autres et se faire sauver, cela faisait partie de leur pain quotidien. Il se passait rarement une mission sans qu’on ait besoin d’un coéquipier pour assurer nos arrières. Les Kuros étaient des créatures vicieuses.

Keiji jeta un bref coup d’œil au trou fumant qu’avait laissé la balle d’Emiko dans le mur. Il aurait pu faire un commentaire du genre « Les esprits vont êtres mécontents » mais avec les temps qui courraient, les gens étaient de moins en moins croyants, de moins en moins enclins à protéger les vieilles coutumes.

Le chef de Bakuro plissa les yeux, scrutant les ténèbres. Il recula de quelques centimètres, arrivant dos à dos avec Emiko.

« Tu entends quelque chose ? Il y en a d’autres tu crois ? »

Ce coup-là, il devrait se fier à Emiko...ou bien, improviser. Il leva la tête vers le plafond défoncé mais...rien ne semblait décidé à en sortir. Peut-être que ces deux-la étaient les seuls à cet endroit, dans le temple ?

Habituée aux sons puissants de son arme, Emiko entendit Keiji lui parler de s'excuser plus tard et tout, car lui, n'entendait supposément pas très bien. Peu importait vraiment pour le moment, le troisième Kuro que seule la jeune combattante avait repérée se rapprochait dangereusement. C'était un gros K-2, plus gros que la normale même, il devait être le chef des deux autres, un truc du genre. Le moins que l'on puisse dire, c'était que pour un K-2, il semblait plutôt intelligent, un peu comme les K-1. Sans vouloir allerter plus qu'il ne le faut Keiji, Emi marcha lentement vers le centre de la pièce, le kuro déviait lui aussi vers le centre.

*Ici, Keiji ne souffrira pas plus des oreilles... Et il verra bien que je ne suis pas si mauvaise dans les combats proches sans mon pistolet.*

Elle visa rapidement mais précisément la tête du Kuro, elle voulait encore une fois, lui éclater la tête, tant pis pour le trophée de chasse. Elle tira encore une fois, vidant son chargeur. Elle avait oubliée de la remplir avant de partir... Mais où avait t-elle la tête encore? Elle regardait Keiji en cachette? Ha si... Elle avait bien d'autres cartouches sur elle, mais c'était bien trop long de recharger. Pour en revenir au tir, celui-ci se fit presque éviter, pas tant que ça, mais quand même. La balle désintégra l'épaule droit de la bête qui s'était déplacé juste à temps, le chanceux? Non, son métabolisme était juste plus rapide que les autres.

*Hé merde... J'suis peut-être pas si bonne finalement...*

Elle retira la ganse de son fusil lourd et le brandit un peu comme une lance dont le bout serait plutôt brulant à cause du tir et surtout, non tranchant. c'était pas vraiment menaçant, mais un coup bien placé pourrait être fatal, même avec la force limité de Emiko. Quand la bête arriva au point décisif, la jeune fille tenta de l'empaler dans les yeux ou tout simplement dans la gorge. Encore chanceux, le Kuro s'en tira avec l'autre épaule, la gauche, en mauvaise état. C'était comme si tout à coup, tout les malheurs s'enchainaient en même temps sur Emi.

C'en était trop, la bête, bien que criante et frustrée à souhait, marchait encore lentement, comme s'il avait peur d'un troisième assaut de la jeune fille qui versa une larme. Elle tremblait, non de désirs, mais de peur, c'était comme il y a quelques années. Décidément, il faudrait vraiment qu'elle n'oublie plus jamais son pistolet. Mais ça, c'était si elle survivait à cette attaque. Elle s'écroula sur ses genoux, elle n'était juste plus capable de bouger. C'était trop pour elle, se battre de proche et tout ce que ça impliquait. Elle ignorait quoi faire et cela lui faisait peur. Elle repensa encore une fois au moment précis, d'il y a quelques années, quand Keiji se tenait à côté du cadavre du Kuro qui l'avait presque tué. Peut-être... Peut-être qu'encore une fois il allait la sauvée? Des mots qui s'étouffèrent par la peur sortirent de la bouche de Emi, qui n'avait pas encore abandonnée, mais que la peur avait gagnée, lui faisant verser quelques larmes...

- "Keiji..."

Keiji, le regard toujours fixé devant lui, scrutait le couloir qui s’étendait devant lui dans une obscurité presque total. Rien ne semblait bouger dans cette pénombre enveloppante, et même si ses yeux commençaient à s’habituer à cet environnement, il n’était pas moins de plus désagréable et angoissant.

Le sifflement qui résonnait à ses oreilles commençait à diminuer d’intensité mais il l’empêchait toujours d’entendre l’essentiel de ce qui se déroulait derrière lui. Il resta donc sourd aux pas d’Emiko qui se rapprochait de l’immense Kuro.

Keiji commença à avancer lui aussi, mais dans l’autre direction. Il avança de quelques mètres, s’éloignant un peu de la scène de combat qui se précisait derrière lui. Puis, un bruit très fort retentit derrière lui, un bruit suffisamment fort et distinctif pour qu’il le reconnaisse. C’était le bruit que faisait le fusil d’Emiko lorsqu’elle tirait.

En une fraction de se seconde, il s’était retourné, sur ses gardes à nouveau, évaluant la scène qui se déroulait devant lui. Il eut tout juste le temps de voir Emiko tomber sur ses genoux, devant le Kuro qui ne semblait pas vouloir tomber sous ses attaques. Son épaule droite était en charpie et la gauche, quant à elle, était assez abimée et la peau écaillée du lézard était à vif, à quelques endroits. Malgré ces blessures, il s’approchait dangereusement d’Emiko qui semblait en proie à une crise de panique très mal venue.

Le blond évalua rapidement la situation et la distance qui le séparait de son amie et du monstre qui s’apprêtait à se saisir d’elle pour la tuer dans d’atroces souffrances. Il poussa un grognement de frustration, jugeant grâce à ses nombreuses années d’expérience que la situation était loin d’être à son avantage, qu’elle était presque désespérée. Il s’élançait vers les deux adversaires avec une concentration extrême.

Il vit les griffes du monstre s’abattre sur Emiko et un cri de rage s’échappa de sa bouche. Le temps jouait contre lui, et c’était bien évident. Malgré son ouïe handicapée, le son de ses pas résonnait tout de même sourdement à ses oreilles, avec une sorte de netteté morbide.

Tout en courant, Keiji brandit son katana tout en se maudissant son manque d’esprit tactique et de s’être laissé distraire par son ouïe déficiente. Lorsqu’il ne fut qu’à quelques centimètre du monstre qui, bien trop concentré sur sa proie, n’avait pas remarqué le gêneur qui courait vers lui, bien plus menaçant, il assena un coup de pied si violent dans l’abdomen du monstre qu’un craquement sonore se fit entendre dans la pièce. Le Kuro fut propulsé dans les airs et fit un vol plané dans la direction opposée. Malgré son état, le monstre se rétablit facilement et atterrit sur ses longues pattes munies de griffes.

Le jeune homme aurait voulu jeter un coup d’œil sur Emiko pour voir si elle allait bien, mais la situation était bien trop corsée pour qu’il détourne son attention du monstre qui, de toute manière, chargeait vers lui avec rage.

Keiji exécuta un mouvement circulaire, brandissant son katana vers la créature. Akatsuki fendit l’air et la chair écaillée du Kuro mais celui-ci ne se laissa pas émouvoir et s’écrasa tout de même lourdement sur Keiji, comme s’il avait été insensible à la douleur, et ils allèrent rouler sur le sol. Le chef de Bakuro eut le souffle coupé lorsque le monstre s’écrasa de tout son poids sur lui et faillit lâcher son katana. C’était la première fois qu’un Kuro adoptait cette tactique de combat...Revenant rapidement de sa surprise et voyant les crocs du monstre se découvrir devant ses yeux et sentant son halène fétide de chair en décomposition sur son visage, il plongea son arme à travers le dos du monstre, stratégie très risquée étant donné qu’il se trouvait lui-même sous le monstre...et qu’il risquait de se transpercer lui-même dans la manœuvre. Mais bon...pas vraiment d’autre option : c’était ça ou finir bouffé.

Keiji avait bien calculé son coup, cependant. La douleur lancinante qu’il ressentit à l’épaule gauche n’était rien comparé à celle qui transperça dans le cri du monstre, alors que le katana lui passait à travers du coeur. La créature s’écroula totalement sur Keiji, privée de vie.

Le combattant pris quelques secondes pour lutter contre la douleur et la nausée qui l’envahissait, puis repoussa difficilement le cadavre qui était relié à lui par le biais de son arme. La lame fut expulsée de sa peau et il se leva péniblement. Un sentiment un peu nauséeux l’envahissait et il ignorait pourquoi. Il retira son katana du dos du monstre et se dirigea vers Emiko, inquiet de voir son état.

La couleur du ciel, le bleu intense d'autrefois, ces rayons de soleil divins qui perçaient les nuages, la pluie qui rayonnait en arc-en-ciel, ces éléments là, c'est ce qu'Emiko désirait revoir, vivre et sentir. C'était en gros contraste que la guerrière était dans un monde gris, emplie de cendre dont la couleur se faisait étouffer et qu'une race de créature répugnante régnait dans les rues. C'était la honte, se faire cerner dans des coins comme de vulgaires rats. L'homme n'est pas sensé être le prédateur parfait? En quoi la civilisation en était t-elle rendu aujourd'hui. Il fallait faire quelque chose... Et ce n'était pas inconsciente que Emiko allait réussir.

Emi était sur le sol, gisante. Son sang ne s'était pas répandue à cause des bandelettes qui constituaient ses sous-vêtements, et pourtant, elle avait beaucoup saignée et elle en saignait encore. La créature avait eu un certain temps pour la massacrer il lui avait écorché plusieurs partie du corps dont le ventre et les bras car elle se défendait par réflexe. Était-ce des blessures graves? Oui, ce n'est pas elle qui pourrait courir dans les champs demain et encore là, quel champs...

Tout de même, elle rêvait en ce moment-même, sûrement un mauvais rêve de plus, elle en vibrait et en avait des chaleurs, elle semblait se débattre... Elle refusait de tout laisser tomber, elle était encore loin du zénith de ses objectifs. Elle s'étouffa et se mit en position assise en se réveillant. Ça ne prit pas longtemps avant que la douleur déchirante de son corps la rattrape. On lisait avec une facilité se qu'elle endurait présentement sur son visage pâle, bien plus que normalement.

Ce qui l'entourait était encore flou, de même que ce qui venait juste de se passer. Elle se souvient avoir été de dos avec Keiji. D'avoir marché vers le milieu de la salle, probablement où elle se trouvait présentement et de la vue désagréable d'un kuro. Par contre, elle ne se souvenait plus de la suite. Pourquoi était t-elle dans un si mauvais état? Et qu'en était t-il de l'énorme bête? Et Keiji, où était t-il présentement?

Son coeur se mit à battre fortement, où était passé Keiji, l'aurait t-il abandonné ici, seule? Ce n'était pas vraiment probable vu la personnalité de son chevalier vaillant, mais elle se sentait si seule que tout en était déformé.

C'est un mouvement dans la salle qui traversa un rayon de lumière de l'extérieur qui rendit la vision à Emiko. Keiji était toujours là et il semblait en bien mauvaise état lui aussi, du moins, il semblait un peu mieux que Emiko au premier regard. Histoire de la pas trop l'alerter, Emiko replaça son kimono bleu qui s'était détaché et qui la dénudait presque, si ce n'était que de ces bandelettes maintenant rougeoyantes. Elle se leva bien lentement et difficilement du sol et marcha du mieux qu'elle pouvait vers Keiji, le visage qui pleurait de tout en même temps, de joie, et de douleur.

- "Keiji...."

Elle se rendit surprenament jusqu'à lui avant de se laisser tomber dans ses bras la tête bien enfoncé dans son chandail et les mains qui lui mordait le dos sans oublier les douces perles scintillantes qui se déversaient de ses yeux.

- "Excuse moi... C'est de ma faute!"

C'est ce que l'on aurait compris facilement si elle ne l'aurait pas dit en pleurant ainsi. Haaaa, elle soufrait misérablement, mais la chaleur de Keiji suffisait à lui faire endurer le tout, il était sa dernière source d'énergie. Sans lui, elle aurait préférée être morte présentement.

Sa roulade avec le Kuro l’avait légèrement éloigné de l’endroit où il avait laissé Emiko lorsque qu’il s’était porté à sa défense. Aussi, lorsqu’il s’était relevé, il dû faire plusieurs pas avant d’apercevoir le corps toujours étendu au sol de sa coéquipière. Quelque chose de lourd sembla tomber dans l’estomac de Keiji et la sensation de nausée qu’il ressentait s’intensifia à un point tel que la tête lui en tournait.

Il était pourtant habitué aux combats….aux blessures, et à la mort. Alors pourquoi est-ce que cette fois, c’était si différent?? Ses oreilles avaient cessé de siller mais maintenant, on aurait dit que le moindre bruit était intensifié. À part sa respiration qui sonnait atrocement rauque à ses oreilles, il n’entendait pas un bruit dans le temple. S’il restait des Kuros, alors ils n’étaient pas dans cette section.

Soudain, le corps d’Emiko se redressa et Keiji ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement qui envoya une bouffée d’air à son cerveau. Inconsciemment, il avait retenu sa respiration, autant pour combattre l’envie de vomir que pour se préparer à faire l’atroce constatation qui ne viendrait pas, finalement.

Il fit encore quelques pas et passa à travers un rayon de lumière qui était projeté à travers des volets qu’ils avaient ouvert avant l’incident. À ce moment là, Emiko semblait l’apercevoir. Il la vit se lever et marcher dans sa direction. C’était tout à fait ridicule comme comportement, vu les blessures qu’elle avait reçu.

« Emiko, arrête, ne bouge pas! Tu vas... »

Elle n’écouta pas son ordre et traversa la distance qui la séparait encore de son chef. Elle devait avoir utilisé le reste de son énergie car elle s’écroula et Keiji eut tout juste le temps d’ouvrir les bras pour la rattraper, s’arrachant une grimace à cause de sa blessure à l’épaule gauche.

La tête d’Emiko, enfouit dans le chandail de Keiji, se mit à se secouer au rythme de ses sanglots. Malgré l’inintelligibilité de l’affirmation, Keiji compris très bien ce qu’elle avait dit.

« Cesse de dire des bêtises. » fit-il d’un ton neutre, quoi que légèrement plus sec qu’à l’habitude.

Il aurait pu poser des questions du genre « tu es gravement blessée » ou bien « peux-tu marcher? » mais de un, il était certaine qu’Emiko lui mentirait à propos de la première et de deux, la réponse était évidente à la deuxième, confirmant de se fait la réponse à la première. Et donc, inutile de se fatiguer à parler inutilement.

Et aussi inutile de dire à quel point il était soulagé, pas que Keiji en ait eu envie, il détestait exprimer ce genre de chose, ou plutôt, il en était incapable, maintenant. Et puis, son cœur qui battait si rapidement devait forcément trahir son soulagement de savoir Emiko vivante. Doucement, il changea sa coéquipière de position et la souleva dans ses bras, un peu à la manière dont un chevalier transporte sa princesse ou bien un homme transporte sa femme après la lune de miel, pour le mariage. Mais la situation n’avait rien de si réjouissant…Il tint Emiko de manière à ce que sa tête repose sur son épaule droite, de manière à éviter qu’elle ne trône dans la blessure béante de son côté gauche. Il ignora du mieux qu’il pu la vague nausséeuse, puis, sans dire un mot, il marcha en direction de l’entrée du temple, là où le peu de lumière dont ils disposaient entrait abondamment, là où les Kuros risquaient le moins de leur tomber dessus. L’odeur du sang qui flottait autour d’eux n’avait rien de très positif, car cela risquait d’attirer d’autres monstres…Cette pensée traversa l’esprit de Keiji et il changea de trajectoire, ouvrant prudemment les portes tout en tenant Emiko d’un seul bras.

Après avoir tombée dans les bras de Keiji et pleurée un moment, ça ne prit pas vraiment de temps avant qu'Emi soit ramenée au présent par le coeur de Keiji qui battait fort. Ce n'était pas forcément parce qu'ils n'étaient pas morts que Emiko était heureuse, mais plutôt parce que c'était bel et bien fini, du moins, pour le moment et de toute façon, la zone était plutôt déjà nettoyée et même que s'il y en aurait eu d'autres, les kuros auraient déjà attaqués. Pour en revenir au duo en piteuse état, ceux-ci étaient sur le chemin de la sortie du temple. Keiji avait pris Emi dans ses bras en la soulevant de terre.

- "Mais je..."

Elle s'arrêta de parler, ça ne servait pas à grand chose de prétendre de quoi elle pouvait marcher, quand elle était à peine capable de tenir debout. Même si elle savait que Keiji n'allait pas super mieux avec son trou profond dans l'épaule, Emi se contraint à accepter le fait qu'il souffre présentement pour la ramener à la tour. De ce fait, le temple n'était pas si loin que ça, tant mieux pour Keiji...

Au fil des pas, des gouttelettes fines tombaient du corps de la jeune "princesse". Elle allait être furieuse quand elle allait être de nouveau en forme, son kimono de sorti était plutôt amoché sur les régions du ventre et des bras... La lumière s'intensifia finalement un peu, ils étaient rendu en dehors du lieu sacré et ayant mal à son oeil, Emi remit son cache-oeil par dessus. Elle s'accota ensuite sur Keiji, en évitant de toucher sa blessure.

Elle avait beau fermer les yeux pour dormir, mais la douleur qu'elle avait au ventre l'empêchait totalement, elle en était incapable et elle ne manquait pas de sommeil du tout. Ce qui est sûr, c'est que après quelques minutes de marches, Emiko n'avait plus aucune idée de l'endroit où ils étaient rendu. Par contre, elle pensait beaucoup... Elle pensait fortement à sa vie, ce qu'elle y faisait, comment elle avançait et si elle allait arriver à son but un jour. Elle était déterminée à y arriver, mais avec les derniers évènements, elle se demandait plus si elle allait survivre assez longtemps. Certes elle n'allait pas mourir cette fois, du moins elle en doutait, mais qu'en était t-il des prochaines fois? Elle avait eu de la chance que le Kuro voulait jouer avec elle avant d'en faire de la bouilli pour se reproduire.

Emoko rouvrit les yeux encore un peu plus tard, elle regardait Keiji discrètement, bien que celui-ci pouvait le remarquer assez facilement... Elle fit glisser sa main sur sa joue pour en retirer une coulisse de sang qui tomba au sol... Emi réussit presque à entendre le son, imaginaire. Elle la fixa ensuite dans les yeux avant de lui sortir un mot.

- "Merci... Keiji."

Après être passé si près de l’entrée du temple, Keiji était replongé dans les profondeurs de celui-ci et fini, en ouvrant les portes de son bras libre, sur une pièce qui avait probablement servi de chambre car un petit lit trônait petit futon poussiéreux. Keiji déposa sa charge sur le lit et examina le kimono déchiré d’Emiko, déjà imbibé du sang qui s’évacuait par ses blessures. Il fouilla dans l’une des poches de son chandail puis en ressortit un rouleau de bandages qu’il traînait toujours sur lui, justement pour arrêter les hémorragies de moindre et de moyenne importance.

Il jeta un regard à Emiko puis, sans poser la question qu’il aurait probablement dû poser (« tu me permets de panser des blessures? Mais pour ça, je dois soulever ton kimono! »), il souleva délicatement le pan du vêtement déchiré et constata l’ampleur des blessures de sa partenaire. L’ombre d’une inquiétude traversa les yeux presque dorés du jeune combattant. Il ne s’attarda pas à sa contemplation du corps de sa partenaire et se mis à sa tâche. Il souleva Emiko avec douceur et s’occupa d’abord de la blessure à l’abdomen. Il passa des bandages tout autour. Il serra le nœud des bandages délicatement puis commença à s’occuper de celles sur ses bras et ses jambes. Ça n’avait rien d’un traitement médical expert, mais il devait bien effectuer les premiers soins avant d’aller plus loin…parce que là, dehors, il y aurait des Kuros qui sentiraient leur sang à des kilomètres à la ronde. Et si l’hémorragie n’était pas stoppée d’urgence, c’était ça qui allait tuer la jeune fille, pas les monstres désirant se délecter de sa chair et de son sang.

Son lourd travail terminé, Keiji garda le silence pendant quelques secondes, fixant la porte d’un air pensif…Puis, d’un geste qui lui tira une grimace de douleur, rappelant sa blessure à l’épaule, il retira son pullover rouge qui l’était avant d’être couvert de sang et le tandis à Emiko. Il était très sale et troué à l’épaule mais c’était mieux que de rester dans les loques qu’elle portait déjà. Il fallait être honnête : son kimono était en ruine.

« Allez, mets-ça. » fit-il de son ton neutre habituel. « Bon je sais, c’est pas très propre mais c’est mieux que rien. »

Il laissa tomber le pullover à côté d’Emiko et détourna le regard, le temps qu’elle se change…même si il avait déjà vu la presque intégralité du corps mutilé de sa partenaire, Keiji agissait toujours avec dignité et c’était la meilleure chose à faire, en ce moment.

C’était bien moins embarrassant pour Keiji de devoir se départir d’un morceau de vêtement. Après tout, il portait bien un chandail noir sans manche sous son pullover rouge, et puis, c’était un garçon…vu la taille d’Emiko, le chandail en question lui tomberait probablement jusqu’au haut des cuisses. C’était suffisant pour cacher l’essentiel.

Dans la demi pénombre de la pièce, on pouvait remarquer la frêle silhouette de Keiji et deviner des muscles sous sa peau pâle…Même s’il n’était pas outrageusement musclé, ainsi découvert, sans ses atours des plus féminins, on voyait amplement qu’il aurait pu avoir l’air d’un jeune homme séduisant si la situation avait été différente, et si il ne s’efforçait pas de s’accoutrer de cette façon.

Bien que perdu dans sa tête et mentalement tourmentée par la douleur qui semblait ne rien vouloir savoir à propos de s'arrêter. Elle fût déposée sur un lit assez bien préservé. C'était assez confortable pareil, c'était déjà ça de bien. Elle regardait toujours Keiji qui après l'avoir déposé, sorti de ses poches un certain rouleau de bandages, moins luxueux que ceux de Emiko, mais bon... C'était pour une autre cause présentement. Elle fût plutôt surprise de voir Keiji lui retirer une partie de son Kimono. Par contre, elle savait très bien que ça n'impliquait rien de... amusant? Il arborait un visage plutôt neutre même, contraire de Emiko qui rougissait un peu, elle n'avait pas grand chose à cacher de toute façon... Elle oublia même qu'elle souffrait pendant quelques minutes le temps que Keiji lui "change" les bandages autour de son corps.

Bien qu'elle en souffrit un peu, Emi prit soin de placer ses bandelettes de soie proche pour quand ils repartiraient de cet endroit. Pendant ce temps, Keiji vola un autre air de surprise à Emiko, il semblait se déshabiller, devant elle. Un peu perdu, elle fût ramenée à la réalité quand Keiji lui offrit son chandail. Il le laissa tomber à coté d'elle. Elle se releva en position assise en deux essais et enfila le pull. C'était heum... Un une pièce pour Emiko! Bon, normalement on était pas nu en dessous, mais comme elle avait l'air d'avoir passée sa semaine en 1 heure...

"Merci..."

La lumière dehors semblait un peu moins forte qu'il y a un moment, ce n'était pas le soir, mais l'après-midi était sur sa fin. Vous savez, l'heure qu'Emiko courait la tour au complet pour aller retrouver Keiji pour manger? Et bien c'était cet heure là et son ventre en prouva le moment. Elle se mit sur le bord du lit les jambes pendantes et attrapa l'extrémité de la camisole de l'homme pour le tirer vers le sol, à genoux devant Emi et presque symétriquement entre ses deux jambes. Elle lui tira délicatement la tête et l'accota sur le haut de sa cuisse en angle. Elle respira un petit soupir calme et un peu moqueur avant de prendre un bout de ses propres bandelette de soie et la jeune fille pure lui... Nettoya la barrette dans les cheveux, elle était couverte de sang et ça gâchait un peu ses cheveux blond qui avait pris un peu de foncé à cause des multiples éclaboussures de sang.

Elle passa ensuite ses mains lentement dans ses cheveux, au point qu'elle pouvait presque les compter en paquet de dix au fil qu'elle bougeait sa main. Elle se sentait un peu émotive tout à coup, ou plutôt encore. Elle regarda Keiji qui était, selon elle, un peu mal placé. Elle se recula donc pour laisser de la place devant elle sur le bord du lit, il pourrait s'y assoir un peu, il le méritait amplement. En attendant qu'il se place et qu'il fasse autre chose, Emi décida de parler un peu.

"Dit... Tu pourras m'apprendre un jour, le fonctionnement de ton espèce d'épée?"

Elle le fixa un peu dans les yeux avant d'enchainer tout de suite.

"Ha oui, demain, partons d'ici... Cet endroit est incolore et ça me donne la chair de poule..."

C'était un peu shojo comme demande, un peu comme si elle l'invitait à rester au près d'elle, ce qui en revanche, n'était pas si faux... Et Keiji n'était pas pour dormir sur le sol comme un chien...

[Hors-jeu : Hey, j'vais de remarquer, tsé le gros gun de Emi, bien il est toujours dans l'autre salle O.O" Genre j'ai l'idée de le laisser là et un jour Emi ira le rechercher. Comme ça, ça va me permettre de gosser avec le katana de Emi qu'elle pourra trouver *.* J'aime trop l'illusion de porn xD]

« Pas de quoi. » Fit Keiji dans un murmure lorsqu’Emiko le remercia de lui avoir prêté son pull.

C’était loin d’être un problème. Il était loin à être du genre à être embarrassé par son physique, maintenant. Ça, on le devinait parfaitement à la manière dont il s’habillait...mais bon, détail. Keiji avait depuis longtemps passé le stade durant lequel on est complexé par soi-même. On est comme on est et à part la chirurgie plastique, il n’y a pas grand-chose à faire...Surtout maintenant, dans un monde où il n’y a PLUS de cliniques chirurgicales...

Alors qu’il regardait toujours le mur, attendant qu’Emiko enfile son pull et ne portant pas attention aux bruits de froissement du tissu qu’elle produisait en changeant de position sur le lit, Keiji sentit qu’on tirait sur le chandail noir qu’il portait. « On » étant la seule personne présente dans la pièce, Emiko.

Le blond se retrouva donc à genoux entre les deux cuisses de sa partenaire, dans une position qui n’avait rien de très catholique. Une chance qu’il faisait sombre dans la pièce, parce que notre chef habituellement si stoïque ne pu empêcher une réaction typique dans ce genre de situation...ses joues prirent une teinte rosée mais ce fut tout. Il n’eut pas de réaction de panique exagérée, c’était quand même Keiji...mais il se demandait tout de même à quoi Emiko pouvait bien jouer, comme ça.

Il la laissa déposer doucement sa tête sur sa cuisse puis, après avoir soupiré...attrapa l’une de ses barrettes pour les nettoyer. Keiji ne broncha pas d’un pouce mais ne pu s’empêcher de trouver qu’Emiko était plutôt étrange de se préoccuper de son apparence physique À-LUI alors qu’elle était lacérée de partout et qu’il avait une blessure ouverte à l’épaule gauche. Puis, elle commença à jouer dans ses cheveux blonds salis par le sang des Kuros qu’ils avaient affronté.

La sensation était plutôt agréable, malgré la bizarrerie de la situation. Keiji se sentait un peu bizarre, comme pris d’un vertige assez désagréable, sans compter l’atroce sensation de nausée qui semblait revenir à la charge. Il ferma les yeux et laissa Emiko continuer à jouer dans sa chevelure, avant l’air par grande bouffée afin de chasser cette sensation désagréable.

Emiko tâcha de remplir le silence qui s’était établi dans la salle en posant une question qui surprit un peu Keiji. Mais il était trop hors de lui-même pour vraiment réagir. Il se contenta de répondre brièvement.

« Hmm hmm » qui ressemblait à un oui. On aurait presque dit quelqu’un qui était sur le point de s’endormir...et vu la position, c’était un peu étrange...très peu de gens s’endorment ainsi, à genoux, entre les cuisses d’une jolie fille! Puis, Emiko parla à nouveau. Ses paroles prirent quelques secondes à être analysées par son cerveau puis ses yeux s’ouvrirent dans un flash.

« Demain? » énonça-t-il d’un ton qui trahissait sa surprise, pour une fois. « Tu t’imagines qu’on va passer la nuit ici, Emiko? »

Il fronça les sourcils puis, après avoir avisé les jambes encore plus ouvertes d’Emiko, comme pour l’inviter à s’assoir juste là, il se leva, se défaisant de l’emprise qu’elle avait sur sa chevelure. Le chef de Bakuro s’assit sur le lit, mais à côté d’Emiko. S’être levé si vite lui avait donné le tournis. Mais qu’est-ce qu’il avait, bon sang??

« Nous ne sommes pas en sécurité, ici. Les Kuros pourraient revenir. Le seul endroit où on est en sécurité, c’est à la tour. Et puis... »

Son regard traina sur les bandages qu’il pouvait voir sur les jambes fines d’Emiko.

« Je n’ai donné que les premiers soins...tu es loin d’être tirée d’affaire. Si tu veux mon avis, on ferait mieux de... »

Keiji perdit le fil de ses idées. La tête lui tournait de plus en plus...son teint passa lentement à une couleur laiteuse qui se voyait malgré la pénombre de la pièce.

La situation était un peu coquette en réalité. Après le bain de sang, il fallait bien s'amuser un peu non? Pas trop bien sûr, car on était vraiment pas sorti du bois. Le duo était encore dans ce fichu temple qui semblait déserté par les divinités. Emi s'amusait un peu avec Keiji, elle avait réussit à le faire rougir légèrement, hôlà, c'était rare comme occasion. Si ce n'était pas la première fois, Emi était plutôt surprise de par le visage de Keiji, peut-être était-ce à cause de ses trait et de sa posture un peu féminine, mais il était pas mal mignon comme ça. Emi retenait par contre tout rire ou même grand sourire, ça lui ferait bien plus de mal que d'avoir des crampes à force de rire. Bah, elle arborait plutôt un air neutre penchant vers un petit sourire parfois confronté à des grimaces de douleur.

Keiji semblait presque dormir accoté sur ses cuisses, c'était plutôt romantique si on enlevait ce qui venait de se passer et tout. Peu après le murmure quasi incompréhensible de Keiji sur sa première question, ce dernier lui répondit à la seconde avec un fond de surprise, ce qui rendit Emiko dans le même état ou presque. Elle y pensa un instant, à quoi c'était si grave de rester ici pour une nuit, la zone était quand même assez "nettoyée" de la présence des kuros. Ha oui, le sang, c'était pénible ça, les kuros pouvaient sentir cette odeur d'assez loin, trop loin. Ce qui par contre n'allait pas vraiment faciliter les choses, c'était que le début de soirée allait arriver bientôt, vous savez, le moment que les kuros afflue le plus à l'extérieur? C'était un bon dilemme après tout. Dans les deux cas, il y avait de forts risques à courir. Néanmoins, Emiko préférait rester ici, même s'il faudrait trouver un moyen de "barricader" un peu la salle dont il y logeait présentement.

"On pourrait vraiment pas rester ici?"

Elle le dit en "snappant" les derniers mots, elle les dit aussi vite qu'un hachoir, elle ne savait pas si c'était la meilleure solution ni rien, c'était juste ce qu'elle pensait et ce qu'elle préférait pour le moment. Bah, elle laissait bien sur le choix final à Keiji, il avait bien plus d'expérience en dehors de la tour, Emiko elle restait souvent en retrait à cause de son fusil, qui d'ailleurs était toujours dans l'autre salle du temple.

C'était ça aussi inattendu, mais Keiji était plutôt étrange depuis quelques minutes. Il était comment dire... Sur le bord de perdre connaissance? Et dang, Emi senti son coeur battre fortement, il avait beau s'avoir levé et s'avoir assis à côté d'elle, mais il l'avait fait... étrangement. Son regard louchait de plus en plus, sans être pervers, il parraissait vraiment à être sur le bord de perdre connaissance. Malheureusement pour lui, Emiko n'était pas la jolie infirmière qu'il aurait besoin, jolie oui, mais infirmière, pas du tout.

"Aller étant toi sur le dos!"

Elle le força presque à se coucher sur le dos, mais avant, elle empoigna son chandail et le retira. Maintenant, on voyait bien plus le trou qu'il avait dans la région de l'épaule. À cette vue, Emiko se demande fortement comment il avait fait pour la transporter jusque là. Mystère d'homme.

Sous un effet qui ressemblait vraiment à de l'ivresse avancée, Keiji semblait perdre ses esprits. Un peu affolée, Emi empoigna un petit bout de bandelette du rouleau qui restait et tâcha de nettoyer un peu avant de recouvrir la plait avec le reste du rouleau et l'attacha avec une pine de ses cheveux.

Emi avait peur, elle avait entendu des rumeurs louches sur les kuros de quoi il se reproduisaient dane le corps de leur victime. Cette pensée affreuse fit le tour de son cerveau avant de sonner une alarme duquel s'arrêta peu après, car après tout, ce n'était pas lui, qui le kuro avait massacré, c'était elle. Du fait, la blessure de Keiji venait de sa propre lame.

"keiji, reste avec moi!"

Cette phrase avait pour but réel de le motiver, mais même Emi en tremblait lorsqu'elle le disait. Elle était vraiment inconfortable dans cette situation. Comment le chevalier pouvait bien être blessé à ce point!? C'était anti-conte de fée tout cela et Emiko n'aimait point ceci.

Keiji n’eut pas le temps de répondre à la supplique d’Emiko qui lui demandait s’ils ne pouvaient pas plutôt rester là pour la nuit…En fait, c’était détail qui, dans son état actuel, avait un peu échappé à Keiji. Il ne lui était même pas passé par la tête que soleil allait probablement se coucher bientôt (quoi que c’était difficile à dire, avec l’épais nuage de poussière qui recouvrait le ciel en quasi-permanence, mais il faisait toujours plus noir et plus froid la nuit) et que les Kuros allaient fourmiller dans la ville, à ce moment là.

En fait, il n’avait pensé qu’à ramener Emiko rapidement à la tour pour pouvoir la remettre aux bons soins de quelqu’un de plus compétent que lui en médecine, Èvamina, par exemple. Il savait que son état était encore très précaire, malgré le fait que le jeune chef lui avait apporté les premiers soins pour arrêter l’hémorragie. Mais il savait que cela ne suffirait pas pour un bon et rapide rétablissement (c’était un peu ironique, d’ailleurs, que Keiji ne se soucia que d’Emiko, parce qu’il était lui aussi assez grièvement blessé). Qui plus est, avec son esprit embrumé, il n’arrivait pas à penser clairement.

Emiko sembla prendre conscience de son état particulier et commença à s’affoler. Elle l’intima à se coucher sur le dos et elle n’eut pratiquement pas à forcer la note parce que Keiji se serait probablement écroulé carrément de lui-même sur le lit si Emiko ne l’avait pas soutenu. Elle lui avait retiré son chandail sans que Keiji n’oppose aucune résistance et elle prit conscience de la blessure qu’il avait à l’épaule. Paniquée, probablement à la vue d’une blessure si profonde, elle se mit en devoir de la soigner...mais le mal n’était pas nécessairement le trou qu’avait causé la lame du blond, mais plutôt se sang du Kuro qui s’était infiltré dans la blessure...

Un voile de sueur avait recouvert la peau déjà très pâle de Keij. Le blond lutait contre son organisme pour garder les yeux ouverts et pour garder le focus sur Emiko qui le regardait d’un air paniqué. Sa respiration se fit précipitée mais il tenta du mieux qu’il put de la rassurer.
« Ne fais pas cette tête là, je ne suis pas mourant quand même... » Réussit-il à articuler.

Il se cacha les paupières de la main droite afin d’éviter d’avoir à bouger son bras gauche qui semblait s’engourdir étrangement, puis ferma les yeux. Il prit de grandes respirations afin de calmer le mal de cœur qui l’envahissait encore davantage, si c’était possible.

« Bon... » fit-il d’une voix rendue sifflante par sa respiration difficile. « Je crois que nous allons suivre ton plan et rester ici pour la nuit... »

HJ: Désolée, c'est plutôt faible...mais je n'ai pas réussi à faire mieux...</3

C'était dans ce genre de moments que l'on se trouvait un peu incompétente. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien arriver à Keiji, de quoi souffrait t-il autant? En quoi une blessure d'épée était si douloureuse, ce n'était qu'un point assez loin des points vitaux, rien ne semblait avoir été atteint. Il c'était comme coupé à la bonne place. Alors pourquoi, qu'y avait t-il vraiment? Tout cela échappait à Emiko qui balaya la salle pour y repérer de quoi d'utile. Elle y trouva une armoire en mauvaise état et un placard avec une porte à moitié arrachée.

Keiji avait beau dire qu'il n'était pas mourant, mais il était pareil dans un état pas bien loin d'y ressembler. Et comme Emiko n'avait pas trop de connaissance sur le sujet, elle prenait le tout au pire, bah, ça dépendait quand même un peu du cas. Elle se retourna vers lui et lui posa la main sur la tête et le fixa très sérieusement. Hé oui, Emiko pouvait être sérieuse des fois et préparer un peu ce qu'elle allait faire. Son plan bien griffonné dans sa tête, elle se leva du lit du mieux qu'elle le pouvait avec son corps amoché.

- "Attend moi sagement ici veux-tu? J'vais me faire rapide... Je t'......"

Elle attrapa l'épée de Keiji, un katana hein? Elle allait faire avec. Elle se dirigea vers la porte, armée de son katana emprunté, elle avait fière allure avec. Malheureusement, ce n'était pas le moment de montrer sa beauté, il fallait mettre à l'action son plan. Elle traversa de l'autre côté de la salle et parti à courir, m'enfin, boiter rapidement en grimaçant de douleur...

Elle allait récupérer son fusil à lunette. Elle se faisait la plus silencieuse possible pour éviter d'attirer trop l'attention de possible kuro. Elle suivait les traces de sang au sol et les pas dans la poussière. Elle arriva un peu plus tard dans la salle en question, une masse noire était en train de sentir son arme, oh combien il désirait manger la créature qui portait cette arme! Même qu'il tourna la tête d'un coup sec, on pouvait voir la bave qui coulait de sa gueule avec les rayons lumineux qui perçaient ici. Il avait devant lui un repas facile et très délicieux.

Comme dans tout bon seinen, il y a toujours un moment que le héros de l'histoire se tape un monstre bien impressionnant, mais qu'avec sa détermination de vouloir sauver son être cher, il dédouble sa force et son courage pour prendre à deux la situation, c'était exactement ce qu'Emiko vivait, elle était prête à lui en mettre plein la gueule.

Elle se positionna comme Keiji le faisait si bien et avança lentement vers la bête qui s'approchait en courant. Elle évita l'attaque frontale de la bête dans une esquive de type "porte" et lui asséna un coup d'épée dans le dos. Elle lui trancha finalement le flanc gauche et lui causa de sévères dégâts aux organes adjacents. C'était presque un coup critique. N'ayant pas toujours la même chance, Emiko changea de stratégie et attaqua à son tour, elle faisait tournoyer le katana dans une forme de papillon pour se protéger si le kuro attaquait sournoisement. Au dernier moment avant que le kuro s'esquive ou ne charge, elle lui planta directement l'épée entre les deux yeux. Le kuro tomba au sol, raide mort.

Après un petit temps mort pour récupérer son battement de coeur normal, elle se dirigea vers son fusil et l'engaina dans son dos. Ça devait être la première fois qu'elle le trouvait si lourd, était blessée, c'était chiant de transporter ça.

Ainsi elle repartit en direction de la chambre où siégeait Keiji. Elle suivit ses propre pas dans la poussière et arriva dans un temps un peu plus long que l'aller. Elle regarda Keiji un moment et lui donna un léger sourire de bonheur, rien de grave n'était arrivé pendant son absence, c'était au moins ça. Elle déposa son fusil sur l'armoire en direction de la porte, des fois qu'un Kuro arrivait...

Elle alla ensuite rejoindre Keiji sur le lit, il semblait à vouloir dormir, ou du moins se reposer. Même qu'elle ne voyait pas ses yeux, elle ne voyait que le bas de son nez et sa bouche, qu'elle fixait. Elle lui effleura la joue de sa bouche et lui vola un baiser, c'était assez contrastant avec l'ambiance, mais comme c'est un film d'action, il se devait d'y avoir un moment plus calme, le voilà.

Elle rougit comme une conne qui venait de le réaliser, en fait c'était le cas, mais détail. Elle se relava et entreprit de voir si la porte du placard était assez arrachée pour l'enlever de là. Tout allait bien pour son plan de jeune stratège en herbe, la porte s'arracha facilement. Elle alla ensuite la mettre entre la porte et le lit, pour bloquer la porte et l'empêcher de s'ouvrir, ainsi, ils gagnaient quelques pourcentages de plus d'éviter les mauvaises surprises.

Qu'est-ce qu'elle allait faire maintenant? L'endroit était un tant soit peu protégé et Keiji côtoyait l'état de mort. Elle alla s'asseoir à côté de lui et rougit de nouveau, elle allumait sur l'action qu'elle avait commise il y a quelques minutes. Elle espèrait qu'il était endormi, ou qu'il n'ait tout simplement pas réalisé. C'était embarrassant, surtout dans un moment comme celui-là...

[HJ : Dang, on dirait bien une bible :O Ça rembourse le retard je pense .__."]

En sentant la main d’Emiko sur son front bouillant de fièvre, Keiji fit un sourire pour rassurer sa partenaire, malgré le fait que dans son cas, c’était plutôt inquiétant de le voir sourire. L’attendre? Il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre dans son état! Mais qu’est-ce que…Les yeux fermés et malgré sa concentration qui décroissait rapidement, il entendit le bruit caractéristique de son katana qui sort de son fourreau.

« Emiko, fait attention… »

Siffla-t-il, sa voix s’étouffant en un murmure. La porte coulissante grinça alors qu’elle était ouverte puis refermée à la hâte. C’était inutile, elle était déjà partie. Le blond entendait le bruit de ses pas s’éloigner dans le couloir, vers une destination inconnu.

Keiji soupira à la fois d’agacement et d’impuissance. Il ne pouvait rien faire et ça le pesait. C’était lui qui était dans un état catastrophique et il ne pouvait pas protéger une personne à laquelle il tenait. C’était vraiment pire que d’être blessé physiquement, en fait. Ça lui donnait envie de crier, de faire n’importe quoi. Mais au lieu de ça, il était cloué sur un lit à attendre qu’Emiko revienne, sans pouvoir bouger ni se lever parce que, il en était sûr, la nausée et l’étourdissement l’empêcherait d’aller bien loin.

Le blond serra les poings sur les draps qui se trouvaient sous lui, une larme de rage solitaire coulant sur sa joue. Mais ce moment de désespoir ne dura pas longtemps car une douleur cuisante traversa tout le côté gauche de son corps, partant de sa blessure puis se rependant comme une onde dans tout son système nerveux. Son corps eut un soubresaut douloureux puis retomba sur le lit, flasque, presque dans l’inconscience totale.

Lorsqu’Emiko revint, elle put constater que Keiji se trouvait dans un état plutôt calme. En fait, il avait presque sombré dans l’inconscience alors on pouvait comparer sa respiration calme, malgré la difficulté de celle-ci, à celle d’une personne qui dormait. Une sorte de brouillard semblait s’être insinué dans les pensées du blond mais les bruits de son environnement lui provenaient toujours malgré son état étrange. Il entendit Emiko s’agiter dans la pièce. Il aurait voulu parler pour dire à quel point il était soulagé de la savoir saine et sauve, mais c’était comme si il avait oublié comment se servir de ses cordes vocales.

Les yeux toujours clos, il n’eut cependant pas conscience de la soudaine proximité de sa partenaire. Quelque chose de doux effleura sa joue, puis ses lèvres. Un frison parcouru l’échine du blond mais ce fut la seule réaction de son corps. En fait, dans l’état embrumé de son esprit, il était incapable de déterminer si cela était réel ou bien dû au délire fiévreux dans lequel il était plongé.

Les secondes s’écoulèrent lentement. La fièvre montait lentement, degré par degré…et puis, la brume fit place à des images horribles tirées des pires cauchemars du chef de Bakuro…ses hommes, les vaillants combattants de Bakuro, massacrés, tués par les Kuros…du sang, encore du sang…la tête de son père, au pied de la statue d’Hahiko…

Keiji poussa un cri d’horreur et se redressa compulsivement dans le lit, jetant des regards fiévreux à droite et à gauche. Son regard paniqué se posa sur Emiko mais à l’instant, une image cauchemardesque se substitua à sa vision normale et ce fut une Emiko d’outre tombe, massacrée, qu’il put contempler.

Des sanglots s’échappèrent de sa gorge alors que des larmes jaillissaient de ses yeux.

« Emiko!! Emiko….!!! »

Le blond se pencha par en avant, ses cheveux tombant de chaque côté de son visage et ses épaules se secouant au rythme de ses sanglots. La nausée était toujours présente mais les fortes émotions auxquelles Keiji était soumis faisait passer ce sentiment désagréable au second plan.

La jeune fille vêtue d'un jolie chandail recouvert de sang rouge et mauve ainsi que troué à l'épaule, était toujours plantée là à regarder Keiji qui vaguait probablement dans ses rêves. Elle espèrait qu'il rêvait à une situation plus sympathique et plus colorée que celle qui lui était réelle. Emi lui retira la bras de son visage pour le mettre dans une position plus normale en tâchant de faire attention à sa blessure, un certain angle était quand même de mise. C'était mieux ainsi, le visage découvert. Pas juste pour que la jeune demoiselle en profite de son sommeil, mais ce n'était pas forcément la meilleure position pour la circulation du sang et il avait justement besoin de faire cicatriser ses blessures.

C'était peut-être là un problème malheureusement. La circulation du sang s'étant mieux installée, le poison du kuro se mouvait plus facilement. Ce n'était pas forcément apparent au premier regard, mais à la longue ça changeait. Il y aurait probablement un effet de plus, plus joyeux celui-ci, c'était que les effets allaient sûrement taper plus vite et plus fort, mais au moins, ça allait durer moins longtemps. Tout ceci était bien beau, si c'était le réal cas, mais dans son manque de renseignements, Emiko ne le savait pas du tout.

Emi se recula légèrement pour s'adosser au mur dont le lit était collé. De là, elle fixa la porte devant elle, avec son arme qui était prêt à tirer et dont Emi avait tout le temps nécessaire pour se déplacer et tirer. Ça lui donnait un certain sens de la sécurité et ça faisait du bien. Par contre, il faudrait que dès le lendemain, ils puissent sortir et se rendre à la tour du clan. Là-bas ils auraient enfin de quoi guérir plus facilement et de pouvoir se reposer en toute paix dans leur quartiers. Juste à y penser, la jeune pucelle pensait à ce qu'elle pourrait bien manigancer comme plan pour se faufiler encore une fois dans le coin de Keiji sans qu'il ne le remarque. Oh qu'elle aimait ça le niaiser un peu et l'observer pendant qu'il s'affère à remplir ses taches de chef du clan. Il était souvent occupé, c'était le pourquoi Emiko ne voulait pas trop le déranger. Même à l'instant, avec son léger bec, elle avait attendu un moment discret, qui ne pourrait le déranger.

Emi louchait un peu des yeux, elle était épuisée de sa journée et tirait bientôt les dernière réserve d'énergie qu'elle avait. Si elle venait à fermer les yeux, elle allait sombrer dans son sommeil en quelques secondes seulement. Comme si l'univers voulait lui empêcher de dormir tranquillement, non pas par un kuro, mais par Keiji, celui-ci avait l'air d'empirer. Sa tête chauffait de plus en plus et des perles scintillantes perlaient sur son front de temps en temps. Avec le temps qui courait affreusement lentement, Keiji commença même à gigoter de coups secs, comme quand on fait des cauchemars, ce qui semblait être vraiment le cas.

Un cris perçant et grave, digne d'un homme, ramena Emiko au stade d'alerte. Ce qu'elle a pu sursauter quand Keiji se releva ainsi. Avec toute sa fatigue, ça n'aurait même pas été surprenant si elle aurait tombée évanouie. Affolée, elle le regarda avec de grands yeux, qui lui-même lui offrait à volonté. On aurait presque pu dire qu'il était possédé!

Était-ce une des rumeurs que Emiko avait entendu qui était vraie? Que mettre un bout de chair ou de sang de kuro dans son sang ça faisait comme les vampires et les yomas? Du genre qu'après un bout, ils changeait et devenait des monstres à leur tours? (Bakemono!!!) Cette rumeur effrayait la jeune fille qui avait pâlit de peur. Une chance, mais une chance que ce bon chef qu'il était avait crié son nom. Oh quelle fut son soulagement. De ce fait, un réflexe bien humain s'attrape de Emiko qui s'élança telle une grande soeur avec son petit frère. Elle le prit dans ses bras et l'accota sur son coeur. Il faisait encore des secousses rapides avec son corps qui était en plein combat contre le poison du kuro.

- "Keiji, c'est moi! Calme toi, je suis juste là, avec toi! Écoute moi, tout vas bien, calme toi."

Si Emi pouvait bien faire une chose, c'était de calmer quelqu'un. Avec sa voix douce et calme, elle y réussissait bien. Elle l'enveloppait de ses bras couvert du chandail rouge et lui massait lentement le dos. Elle lui chuchottait sans cesse des mots calmes pour tenter de la faire revenir à lui.

[Édit : 20 minutes pour y penser et 40 minutes pour l'écrire! God, il est tard là è_é MDR, pas grave :3 J'ai eu du fun à écrire ^^]

Toujours perdu dans son délire sanglant, Keiji sentit des bras s’enserrer autour de lui et il eut comme réflexe premier de les repousser comme s’ils étaient hostiles, dangereux. Mais il était bien trop faible, la fièvre l’aillant repoussé jusqu’à ses derniers retranchements, qu’il n’arriva même pas à repousser Emiko qui l’attira vers elle pour le réconforter.

Le blond, la tête sur l’épaule de sa partenaire, ne savait plus trop où il en était. Les paroles réconfortantes de la jeune fille aux cheveux bleus avaient lentement l’effet escompté. Le décor à l’allure de film d’horreur s’estompait et les hallucinations sanglantes aussi. Le jeune chef risqua un regard perdu vers celle qui le berçait doucement et constata qu’elle était bel et bien saine et sauve, que tout cela n’avait rien eu de réel.

Les larmes continuaient à couler mais cette fois, elles étaient mêlées à des larmes de soulagement. Personne chez Bakuro n’aurait pu dire que la personne désorientée qui se trouvait là était Keiji. Personne ne croirait jamais Emiko si elle allait raconter que Keiji avait agi de la sorte. Les membres de Bakuro n’avaient pour la plupart connu leur chef que sous deux facettes. La première, un préadolescent toujours pressé de s’entraîner et de participer aux missions, toujours enthousiaste pour cela mais jamais pour autre chose. La deuxième, un jeune homme taciturne, neutre, qui ne montrait jamais ses émotions mais qui faisait souvent preuve d’une très grande gentillesse, à sa façon, et qui était toujours prêt à tout risquer pour sauver les siens. Mais personne, personne n’avait jamais vu le Keiji désorienté, malade et craintif qui se trouvait là. En fait…c’était assez proche de ce à quoi il ressemblait lors de ses occasionnelles crises solitaires.

Mais à ce moment, il n’était pas seul. Et il n’était pas totalement lui-même, non plus. Le poison des Kuros affectait ses perceptions et son corps, affaibli, ne répondait pas aux stimuli de la même façon qu’à l’habitude.

« Emiko…Emiko… »

Sa voix n’était qu’un murmure alors que ses mains, dans le dos de la jeune fille, touchait avec hésitation ses longs cheveux bleutés. La gorge serré, le blond tentait de formuler la vision d’horreur qu’il venait d’avoir, mais c’était comme si la mettre en mot allait la faire revenir, voir même se réaliser.

« J’ai cru que… »

Sa voix mourut dans un hoquet indistinct alors qu’il enfouissait un peu plus sa tête dans le tissu de son propre chandail, porté par Emiko. Keiji tenta de se donner une contenance et de reprendre contrôle sur son corps qui était pris de tremblements. Il resserra donc ses bras autour d’Emiko, d’un geste inconscient. Il déglutit.

« J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose… »

Surprise au premiers abords que Keiji la repousse, elle n'arrêta point son geste. Elle continuait encore de le serrer dans ses bras et évitant de lui faire mal à ses blessures. En faites, Emiko n'était pas si éblouie de ce que Keiji avait fait, c'était plutôt son côté, disons faible qui lui brillait aux yeux. Il lui donnait encore plus le goût de s'occuper de lui, surtout qu'avec un larme qui coulait le long de ses joues aurait tué n'importe qui dans son cœur, son apparence un peu féminine lui donnait un air mignon. C'est un peu après que Emiko se surpris elle-même en train de rougir. Elle fût tirée de ses pensés quand Keiji lui souffla son nom par deux fois.

- "Oui, je t'écoute."

Dit-elle d'un ton rassurant et tendre. Elle sentit alors des mains lui effleurer le dos jusqu'à ses cheveux (pas bien haut mettons xD) et Keiji continua avec une voix semblable. Après, Emiko rougit davantage en le sentant se cramponner un peu plus à elle. Ça la rendait heureuse de pourvoir lui apporter son support, pour une fois. Elle resterait aussi longtemps que possible avec lui le temps qu'il se remette sur pied ou que la fatigue la tire ailleurs...

- "Non non, tout vas bien, tu vois, je suis ici avec toi. Aller repose toi, nous allons quitter tôt demain..."

Histoire de changer un peu l'ambiance que Keiji baignait dedans, Emi se mit à fredonner un air (ICI) et elle continua de lui masser le dos lentement au rythme de sa voix. Sa petite mélodie se fit interrompre par un bâillement, la nuit était déjà très avancée et c'était assez surprenant que la jeune demoiselle soit encore debout vu l'heure qu'elle se lève et sa dure journée. Elle passa sa main dans les cheveux de Keiji avant de lui proposer la suite.

- "Nous devrions tenter de dormir un peu... M'enfin toi, je vais monter la garde..."

Ouais, c'est ici que n'importe qui ayant vu la tête d'Emiko aurait fait un roulement de yeux. Peu importe, elle se déplaça légèrement vers la droite du lit pour s'accoter sur l'autre mur en même temps. Comme ça elle pourrait y pencher sa tête. Elle allongea ses jambes en travers du lit, comme pour en faire un oreiller. Elle tenta du mieux qu'elle pouvait pour placer Keiji le long du lit, il pourrait donc reposer sa tête sur elle.

- "Tient, voilà, tu peux mettre ta tête sur mes cuisses. Je te réveillerai demain matin..."

C'était pas très pratique comme position hélas, pour défendre la salle. Elle était un peu loin de son arme. Certes elle aurait le temps, mais ça pourrait être mieux. D'ailleurs au fil des minutes, les yeux de la porteuse du chandail rouge s'embrouillait, même qu'elle finit par s'endormir. Ce n'était pas très surprenant, mais c'était pas vraiment ce qu'elle venait de dire, ni même de prévoir...